Petit-déjeuner compris ou pas?

C’est une image tout ce qu’il y a de plus classique dans bon nombre d’hôtels: entre sept heures et dix heures, les résidents se pressent au buffet petit-déjeuner pour prendre un petit pain aux œufs brouillés, un croissant au fromage, un toast au jambon et un jus d’orange frais. Un solide petit-déjeuner, rien de tel pour commencer la journée d’un bon pied. Pour autant, il se pourrait bien que ce type de spectacle se raréfie.

Pour certains, c’est une évidence, pour d’autres plutôt un luxe: le petit-déjeuner compris avec la nuitée. Il suffit de sonder les hommes d’affaires et les touristes pour constater que la plupart d’entre eux partent du principe que le petit-déjeuner est compris d’office dans le prix de la nuitée, si possible un petit-déjeuner copieux. Pourtant, selon le type d’hôtel, son emplacement, le prix, le type de clientèle, le petit-déjeuner ne s’impose pas d’office. On constate que 75 % des clients continuent à prendre le petit-déjeuner dans l’hôtel de leur choix. Cela ne signifie pas que 25 % d’entre eux renoncent au petit-déjeuner. Ils choisissent plutôt des alternatives à proximité de l’hôtel, surtout que l’offre en petit-déjeuner dans l’horeca gagne en popularité ailleurs que dans les grandes villes également.

Originalité et prix

Alors que les trois quarts des clients réservent une chambre petit-déjeuner compris, le quart restant se laisse guider aussi par le prix: pour moins cher, on peut avoir un petit-déjeuner original dans un établissement au coin de la rue. Mais d’autres facteurs interviennent  lorsque le client choisira de prendre une chambre avec ou sans petit-déjeuner. La localisation n’est pas sans importance: le client choisira de prendre son petit-déjeuner ailleurs qu’à l’hôtel s’il y a beaucoup de possibilités à proximité.  Si l’offre extérieure est plus attractive, le prix plus intéressant et la qualité supérieure, les établissements proposant un petit-déjeuner deviennent un concurrent de l’hôtel. Bon nombre d’hôtels affichent un tarif de chambre avec et sans petit-déjeuner. Et les différences peuvent être significatives. Nous avons identifié des différences de 15 à 45 euros, des prix qui permettent sans problème de prendre un petit-déjeuner copieux dans un établissement horeca extérieur. Chez Holiday Inn Flanders Expo à Gand on connaît bien ce phénomène. Comme l’hôtel ne se trouve pas précisément à un endroit où il y a des choses intéressantes à découvrir, les clients choisissent souvent de se rendre au centre-ville en transport en commun, à 10 minutes de là et d’y prendre leur petit-déjeuner.

Hommes d’affaires et touristes

Un homme d’affaires a bien sûr d’autres exigences qu’un touriste. L’homme d’affaires tient beaucoup à prendre son petit-déjeuner à l’hôtel. Il en profitera pour lire ses messages, consulter son agenda pour les réunions à venir, ajuster son costume trois pièces et attendre son taxi. Mais les choses peuvent se présenter différemment. Il n’est pas rare que des entreprises viennent chercher leur client à l’hôtel et lui proposent de prendre le petit-déjeuner dans une salle de réunion de l’entreprise. Cela représente un sérieux gain de temps. Si les hôtels qui disposent de salles de réunion peuvent également proposer cette formule, il faut qu’elle soit complète. Si toutes les facilités sont parfaites, de la chambre à la salle de réunion, il faut aussi que le service suive. S’il est déficient ou trop lent, cela aura un impact sur l’ensemble du séjour du client. Les hommes d’affaires qui ont voyagé à travers le monde entier ou qui séjournent à l’hôtel plus près de chez eux savent de quoi il retourne en matière de petit-déjeuner. Si le touriste se laissera facilement séduire par un buffet petit-déjeuner plantureux – au point de se gaver pour ‘tenir’ jusqu’au soir -, l’homme d’affaires se contentera d’un repas léger, un petit pain, un croissant, un peu de fromage et de charcuterie, avec du café noir.

Un petit-déjeuner personnalisé et sain

Malgré un léger reflux, le petit-déjeuner est et reste le repas que les clients prennent le plus souvent à l’hôtel. Depuis les années 90 et surtout au cours de la dernière décennie, il existe une demande grandissante d’un petit-déjeuner sain. De même, les produits à emporter, tels les barres de céréales et les fruits, sont très prisés. Mais ici aussi les choses sont en train de changer, s’inspirant des établissements proposant un petit-déjeuner extérieur à l’hôtel. Il n’est pas rare qu’ils proposent des formules à la carte: un petit-déjeuner à l’anglaise, un petit-déjeuner à base de produits régionaux, un petit-déjeuner sans gluten ou un petit-déjeuner proposant des céréales. Des hôtels proposent également des petits-déjeuners personnalisés sur mesure. Quand il s’agit d’œufs, il faut souvent l’aide de la cuisine.  Un œuf dur ou un œuf à la coque bien sûr, mais aussi un œuf sur le plat, des œufs brouillés, des œufs brouillés au lard, une omelette ou un pancake. Cette offre ne se retrouve pas nécessairement sur le buffet parfois trop bien garni et est préparée en cuisine selon les desiderata du client. On voit aussi un plus souci grandissant des désirs du client. Lorsqu’on vient vous demander personnellement si vous souhaitez du café, du thé ou du chocolat chaud, vous vous sentez mis en valeur.

Sain et responsable

La demande d’un petit-déjeuner sain reste présente, mais évolue avec le temps. On sait qu’une alimentation saine joue un rôle de plus en plus important dans la vie du consommateur. Ce qu’on ne fait peut-être pas à la maison, on l’attend du petit-déjeuner à l’hôtel: des jus de fruits frais, de préférence différentes saveurs, des smoothies, du yaourt, pas de boissons rafraîchissantes mais de l’eau, de temps en temps une touche exotique. Parfois la variété d’un petit-déjeuner et l’aspect santé de celui-ci ne se rejoignent pas. Rares seront les hôtels qui concèdent que le buffet propose de produits discutables pour la santé. Un client se souviendra soudainement ce qu’un smoothie contient comme sucre et que les céréales ne sont pas toujours saines. Un phénomène qui gagne du terrain, c’est le Breakfast Bowl, c’est-à-dire un récipient rempli d’une variante de yaourt, de fruit ou de légumes, de noix et de graines. Ce qui gagne en popularité également c’est la salade de petit-déjeuner à base de laitue, de noix, d’avocat et de concombre. Pourquoi une tranche de pain gris cuit par le boulanger du coin a-t-elle meilleur goût qu’un pain industriel? Où est le beurre véritable en lieu et place de cette margarine? 

On le voit, le secteur hôtelier doit être attentif à tout ce qui bouge autour du petit-déjeuner. La règle d’or: regarder et écouter, s’informer via les magazines professionnels et les réseaux sociaux.

Auteur et photos: JaVe

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